Hajar Raissouni/FACEBOOK |
La journaliste Hajar Raissouni, travaillant pour le journal arabophone Akhbar Al Yaoum, a été arrêtée samedi soir à Rabat et a comparu lundi devant le procureur du roi avec son fiancé et une équipe médicale. L'accusation ? Avoir avorté illégalement.
Les concernés dans cette affaire ont réfuté toutes les accusations lors de leur passage devant un tribunal de Rabat ce lundi 2 septembre. Le gynécologue aurait déclaré devant le juge que la journaliste a été victime d’une hémorragie nécessitant une opération immédiate: “Nous n’avons effectué aucun avortement. J’ai procédé à une intervention urgente”, rapporte le site du journal Akhbar Al Yaoum, dont son directeur Taoufik Bouaichrine a été condamné à 12 ans de prison ferme dans un dossier louche de sexe également et largement dénoncé par les ONG de défense de droits de l'homme comme une vengeance contre le journaliste.
La journaliste a comparu devant le juge dans un état affaibli, ayant du mal à se tenir debout. Elle a notamment déclaré au tribunal être mariée religieusement à son fiancé, un professeur universitaire de nationalité soudanaise, et attendre des documents de l’ambassade du Soudan pour officialiser l’union, rapporte la même source.
Les interpellés resteront emprisonnés jusqu’à la seconde audience, qui aura lieu le 9 septembre prochain. Le site d’information du journal Akhbar Al Yaoum a publié d'ailleurs un rapport médical qui nie toute preuve matérielle concrète de l’accusation d’avortement.
Cette affaire qui n'est pas claire ni transparente et qui rappelle celle de Taoufik Bouaichrine a été dénoncée par de nombreux activistes, journalistes et médias. "La journaliste Hajar Rissouni a été arrêtée samedi avec son fiancé pour un avortement, ce qui n'est pas le cas. L'arrestation de cette journaliste appartenant à Akhbar Al Youm dans la rue principale et la confirmation d'une accusation portée aux époques antérieures des talibans par un régime brandissant le slogan de la modernité et de l'ouverture soulèvent de nombreuses questions sur la falsification au royaume du Maroc", analyse le magazine arabophone en ligne Alif Post.
"Cela fait de cette affaire l’une des questions les plus étranges de la nouvelle ère qui mérite d’être étudiée car elle associe la vengeance et la contradiction", conclut la même source.
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